Hommage à Jean Michel Joubier

 

Jean Michel, mon ami

Avec Jean Michel, nous avons vécu près de 40 ans d’un compagnonnage toujours fraternel et fructueux.

Complice, je l’observais se plaçant à l’écoute, soucieux d’animer la réflexion, de relancer les débats, de susciter des engagements personnels et collectifs.

Alors, parfois il bougonnait dans sa moustache, se parlait- il à lui-même ? Il y avait anguille sous roche… il fallait donc creuser.

Notre première rencontre remonte au début des années 80. Il s’agissait d’une approche sur l’essor du mouvement associatif en tant que troisième pilier de l’économie sociale. Il était alors jeune dirigeant du Syndicat National des Personnels de l’Enseignement et de la Formation Privés, affilié à la FERC. Il bataillait pour le devenir de la formation professionnelle et de l’AFPA, enjeux décisifs pour assurer l’évolution des capacités productives humaines en prise à l’évolution des sciences, des technologies nouvelles, de nos sociétés.

Nos parcours se sont rejoints en 2003 – 2004 sur les grandes questions de l’internationalisme.

Quel sens et quelle portée donner aux activités concrètes qui fondent les coopérations syndicales internationales ?

Vaste chantier pour intervenir dans le champ des multinationales, de la finance mondialisée, de l’OMC, pour donner une place majeure à l’OIT pour la promotion des droits des travailleurs partout dans le monde.

Pourquoi et comment comprendre et agir du local au global. Jusqu’à son implication forte au nom de la CGT dans la préparation et la tenue des Forums sociaux mondiaux et continentaux, européen.

Jean Michel a largement contribué à donner une portée concrète au renouveau du syndicalisme international. Sans doute, y a-t-il un peu de sa « patte » dans la réussite du Forum syndical international qui s’est tenu en juin cette année sur les transitions écologiques et sociales.

Voilà pourquoi nous nous retrouvions pleinement engagés dans la vie et l’action de L’Avenir social, l’association de solidarité de la CGT.

Jean Michel y tenait beaucoup, comme militant actif puis retraité. Membre du CA, du Bureau et pilote de la commission projets de L’Avenir social. Pour ouvrir un réel droit aux vacances à des salariés privés d’emploi et précaires, pour des enfants des quartiers en difficulté, pour secourir des victimes de catastrophes industrielles telles AZF à Toulouse et Fukushima au Japon. Solidarité à des victimes de catastrophes naturelles aux UL du TEIL et de CARROS, mais aussi au Liban

Solidarité internationale par-delà les frontières avec les travailleuses du textile au Bangladesh, l’alphabétisation des femmes en milieu rural au Sénégal, coopération avec les syndicalistes de Palestine, du Liban.

Il était très sensible à la situation d’extrême pauvreté en Haïti, surtout au sujet de l’éducation des enfants, son métier d’origine.

Nous étions heureux de nous retrouver autour du verre de l’amitié au stand de L’Avenir social à la fête de l’Humanité et d’y débattre encore des besoins immenses de solidarité et de fraternité en France et dans le monde.

À Annick et ses enfants vont nos pensées affectueuses et notre reconnaissance.

Toutes et tous, faisant en sorte de donner plus d’éclat à son combat.

Alphonse VERONESE

Ancien Président de l’Avenir social

 

 

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